- "Gégé, qu'est ce que tu as fait du plan B ? où tu l'as foutu ??"
- "Je sais pas moi, je ne l'ai jamais eu entre les mains. C'est Jeannot qui devait me le donner !"
- "Bon, Jeannot, c'est toi alors... tu nous le sors ton plan B ?"
- "Mais je n'y suis pour rien... j'étais chargé de l'imprimer mais c'est Laurent qui devait l'écrire"
- "Lolo, quelque chose à ajouter ?"
- "oui, enfin bon... euh voilà quoi. Le plan B c'était une façon de parler..."

plan B ? ... enfin ce plan B, je pense qu'on peut l'attendre pendant longtemps ! Certains avaient oublié que pour faire un plan B, il faudrait d'abord que nos partenaires soient d'accord de se rassoir autour d'une table pendant 3 ans (puisque c'est le temps qu'il a fallu pour faire la première version de la constitution) pour satisfaire nos moindres désirs. Un an après le référendum français, l'Europe est toujours en panne. Mais pourquoi est-elle en panne ?? A cause du non de la France et des Pays-Bas... certainement un petit peu mais pas uniquement. Tout a commencé lorsqu'on a voulu jouer à 25 au jeu qu'on arrivait tout jutse à jouer à 15 ; sans pour autant changer les règles ! Ensuite, lorsque ces 25 se réunissent (c'était déjà vrai à 15 ou à 12), chacun tente par tous les moyens que l'Europe avance dans le sens qu'il désire. Aucun n'y va pas pour faire des compromis mais pour convaincre les autres de sa judicieuse et merveilleuse idée. Forcément, on arrive par faire des compromis mais l'état d'esprit n'est pas sain. La France a d'ailleurs adopté une technique bien particulière : premièrement, on refuse tout en bloc, deuxièmement on pense à accpeter et essayant d'obtenir plein de modifications, et finalement on termine par accepter discrètement mais en faisant encore plus de concessions... ça ne me semble pas excellent comme technique. Mais c'est peut être lié au fait qu'on croit avoir une magnifique aura et une importance considérable en Europe. Bon c'est vrai que la France était très influente puisque elle représentait le moteur de l'Europe avec l'Allemagne ; et à elles seules elles pouvaient "imposer" leur point de vue lorsuq'il n'y avait encore que 6, 12 ou 15 pays. Mais à 25 l'affaire est différente et si la France ne fait pas attention, elle ne sera plus écoutée et sera laissée sur le bord de la route de l'Europe. La France en fait encore rêver certains mais la Grande-Bretagne aussi ! Et certains nous voient déjà comme des empêcheurs de tourner en rond et bons uniquement à défendre le Français comme langue officielle de l'Europe. Si on ne sert qu'à ça... il vaudrait mieux utiliser son énergie pour autre chose.

1 an après Cela nous mène tout droit au sentiment qu'il faudrait une seule langue officielle de fonctionnement pour les instances européennes. Toutes ces énergies perdues à faire des traductions et des traductions ! Bien évidemment chaque pays traduirait dans sa langue nationale une fois que des décisions seraient prises. Mais ça serait tellement plus simple de fonctionner en une seule et même langue. Et l'anglais s'impose presque naturellement puisque tous les pays l'utilisent déjà. A ce propos, je me permets de faire une petite digression sur l'Eurovision : j'ai été "choqué" (mais pas surpris du tout) de voir que la France est le seul pays ayant donné ses résultats uniquement en français. Les autres pays disaient un petit mot dans leur langue et passaient à l'anglais pour donner les résultats. Je trouve cela navrant et très impoli de ne faire aucun effort pour faire comme tout le monde sous prétexte de défendre la francophonie. Attention, je suis tout à fait pour défendre la francophonie par ailleurs, le français est vraiment une langue très précise et pleine de nuances. Mais lorsqu'on est une trentaine autour d'une table avec une trentaine de nationalités différentes et que tous les autres parlent anglais, on fait aussi l'effort de parler anglais. Enfin, je close cet intemède sur l'Eurovision et je reviens au fait qu'il faut une langue unique de fonctionnement (c'est à dire dans les institutions pour prendre les décisions) ! Cela rapprocherait les gens entre eux... Prenons l'exemple du Québec qui a imposé le français comme seconde langue officielle au Canada : cela a plutôt tendance à les éloigner des autres Canadiens. J'utilise cet exemple uniquement pour dire qu'une seule et même langue rapproche forcément. Et dans ce cas, l'anglais s'imposerait tout naturellement car la bataille est déjà perdue. Olivier ne sera surement pas d'accord avec moi et je serais ravi de lire sa réponse sur son blog ;-)

Résumons deux secondes : politique "nationaliste" et "égoïste" de chaque pays de l'UE et manque d'une langue commune de fonctionnement sont à mon avis les deux freins de l'Europe. Pourtant l'Europe devrait être un magnifique atout pour tous les Européens. Toutes ses cultures sont autant de richesses intellectuelles à partager. Ne gâchons pas la chance de nous rapprocher en se laissant envahir par nos peurs ! L'Europe doit se réveiller, avancer et fournir un idéal aux Européens. Comment va-t-elle pouvoir se relever ? Deux solutions s'offrent à elle comme à chaque individu faisant face à un problème : elle devra affronter ce problème dans sa globalité en étant encore plus ambitieux dans sa constitution pour faire rêver les Européens ; ou alors elle devra subdiviser ce gros problème en plusieurs petits (régler son fonctionnement et l'importance de chaque pays, faire naître une coopération des justics des états membres, faire naître une politique étrangère commune, faire naître des standards sociaux européens, ...). L'Union Européenne est une construction d'espoir, de paix et de développement. Ne la gâchons pas en nous recroquevillant sur des petites communautés.