Un petit peu d'histoire historique pour aujourd'hui... L'Unité italienne marqua la fin du royaume de Naples et des Deux-Siciles et le début d'une rhétorique nationale : la désignation du Sud sous le terme de "Mezzogiorno". Mais l'opposition entre un Nord de l'Italie développé et un Sud parfois qualifié d'arriéré n'est plus d'actualité même si des disparités existent ... entre trois Italie : celle du triangle industriel Turin-Milan-Gênes ; celle de l'Italie médiane et des PMI ; et un Mezzogiorno très contrasté entre la grande indutrie d'Etat, les PME familiales et une agriculture longtemps immobile. Après la guerre, le Mezzogiorno est sorti de l'isolement grâce à un volontarisme étatique et bons nombres de subventions pour favoriser le développement des voies de communication (trains et autoroutes) et l'industrie lourde dans le Sud.

Mais cette politique a connu ses limites avec des pratiques politiques douteuses jusqu'à la fin des années 1980. Tout ceci a donné de la matière au cliché du "Sud des assistés" ; une thématique largement exploitée par les nouveaux partis sécessionistes et racistes dans les années 1990. Depuis une dizaine d'années, la décentralisation a donné une seconde chance au développement du Sud. L'autonomie plus grande qui en résulte doit permettre aux régions de mener des politiques réellement adaptées à leurs besoins. D'ailleurs ce développement est possible puisque des exemples de success story ne manquent pas. Les nouvelles technologies font désormais partie intégrante de l'Italie du Sud. Elles se traduisent par des expériences de collaboration entre recherche publique et entreprises locales comme au sein de plusieurs Parcs scientifiques.

Ces succés et les investissements qui leur sont nécessaires se heurtent cependant à des difficultés pérennes qui sont (en évitant certains clichés) un chômage endémique et une économie souterraine. En effet la division économique de l'Italie se reflète dans le taux de chômage : le Sud compte 20 % de chômeurs contre 6 % pour le Nord, malgré un rééquilibrage régulier. L'économie souterraine, quant à elle, représente 15,4 % du PIB de l'Italie. Il y a environ 15 % de travailleurs non déclarés (ce pourcentage s'accroît jusqu'à 30% dans le sud) en Italie que ce soit des entreprises non déclarées ou ayant pignon sur rue.