Il y a quelques temps déjà, nous avons été conviés à écouter la soutenance de mémoire d'une collègue de bureau, pour l'encourager. Nous allons vous raconter avec un peu de retard comment tout cela se passe en Italie... Notre surprise fut totale de voir combien cette épreuve (ceux qui sont passés par là, comprendront la force du mot) était différente par rapport à la France !

Nous nous sommes retrouvés dans un amphi de 500 personnes environ... où un petit bout de femme parlait là-bas, tout au fond, devant un écran pas assez grand et un micro pas assez puissant (comparés à la taille de la pièce). Et oui, ici on rentre comme dans un moulin, au milieu des soutenances, et on parle sans gêne. Un tour d'horizon du public : beaucoup de monde, des grands-parents aux amis, venus soutenir les futurs diplômés. Quand son tour fut venu, notre amie a revêtu une toge noire et s'est avancée sur la scène pour faire son speech. Une fois fini, le jury, assis au premier rang, s'est levé pour délibérer sur les 6 candidats qui venaient de passer. Devinez quoi ? Eux aussi portaient l'habit noir, avec un jabot blanc (comme les avocats de chez nous !).

Et voilà, attente... Retour du jury... Appel des candidats... Remises des notes (ce jour là, entre 96 et 110/110 "con lode" c'est-à-dire avec félicitations du jury) et du rouleau de papier tant attendu. Puis attention : c'est LE moment solennel ! Le président du jury déclare "au nom de la République italienne" et blablabla qu'ils peuvent désormais porter le titre d'Ingénieur, faire honneur à ce titre et blablabla et qu'ils doivent exercer leur métier selon la loi... et blablabla. D'après Laurent, ça met nettement plus de pression qu'en France ; ici en Italie on se sentirait presque investi d'une mission divine accompagnée de la charge qui lui incombe (une grosse chape de plomb qui vous tombe sur les épaules !).

Et les "dottore" et "dottoressa" rejoignent leur famille qui leur remettent le chapeau noir de diplômé, une couronne à la Jules César et un énorme bouquet de roses. Et là, "Bravo !", "Auguri !", "Brava !"... des dizaines et des dizaines de photos pour en avoir une avec chacun... Moi, je pensais qu'il n'y avait qu'en Amérique du Nord que ça se passait comme ça, avec les rites du chapeau, les toges, etc... Par contre Laurent a été déçu qu'ils ne lancent pas tous leur chapeau, justement comme aux Etats-Unis. Moi, j'ai pas eu droit à tout ça :-( Et ça se passe comment dans les autres pays ?