caricature prodi C'est ce mot qui qualifie le mieux (?), du moins le plus souvent, l'Italie lorsqu'on aborde le sujet de la politique. Les raisons sont multiples mais la conséquence réelle du moment et que le chef de l'exécutif, M. Prodi, a donné sa démission jeudi dernier. Après 20 mois (seulement) et 31 (!) votes de confiance, les Sénateurs ont eu raison de lui lors d'un ultime vote de confiance. Ne possédant que 2 sièges de majorité au Sénat, il a fallu que le petit parti de l'Udeur, représentant 3 sénateurs, change de camp pour que la fin du gouvernement Prodi soit signée.

La fragmentation en d'innombrables partis politiques est une raison de l'ingouvernabilité. Elle est d'ailleurs plus visible à gauche qu'à droite. En effet les alliers de Berlusconi ont besoin de 3 ou 4 partis pour s'assurer une majorité aux deux chambres, alors que Prodi avait eu besoin cette fois-ci de rassembler une dizaine de formations politiques ! Ainsi l'Udeur (déjà pré-cité) possédait un ministre alors même qu'il ne représentait que 2% des voix lors du dernier scrutin.

caricature prodi Cette fragmentation est intimement liée à un mode de scrutin basé sur une bonne dose de proportionnelle... dont on voit les limites aujourd'hui. Et dire que certains préconisent ce mode de scrutin pour l'Assemblée Nationale Française, sous prétexte d'être plus représentatif. Selon moi, ça n'apportera que de la cacophonie et de l'instabilité ! Pour être plus représentatif, il faudrait commencer par accueillir des députés venant d'horizons différents (et pas uniquement des professionnels de la politique en grande majorité), ce serait intéressant, non ? D'autre part, il faudrait que les députés arrêtent de tous voter comme un seul homme selon leur étiquette politique, sinon ils n'ont pas besoin d'être 577 au palais Bourbon : entre 5 et 10 suffiraient ! J'attends d'un député qu'il vote une loi en son âme et conscience, pas en regardant sa carte d'appartenance à tel ou tel parti... Evidemment cela peut morceler ou fragiliser une majorité, mais si les députés ont des convictions et de la cohérence, ils peuvent être en osmose avec une partie importante des propositions faites par leur parti. Mais je m'égare en parlant de la vie politique Française, revenons à l'Italie.

En plus de cette fragmentation du champ politique et d'un mode de scrutin n'assurant pas une majorité claire au vainqueur, on peut ajouter la défiance continuelle (et peu démocratique) des perdants... Berlusconi en est un bien "bel" exemple puisqu'au cours des 20 mois du gouvernement Prodi, il n'a pas cessé de demander des nouvelles élections en ne reconnaîssant qu'à moitié sa défaite. Evidemment cela n'aide pas à la clarté du message politique et à l'explication des réformes. Ainsi une fois toutes les 3 semaines en moyenne, on parlait d'un nouveau vote de confiance et d'histoires politiciennes, mais sans trop se préoccuper des réformes nécessaires à faire. Certes tout le monde a pu faire le beau devant la caméra, faire son intéressant, "justifier" son salaire, critiquer les uns et les autres, mais en attendant peu de réformes ont été faites. Ils ont quand même essayer de s'entendre sur un nouveau mode de scrutin, mais les discussions n'en sont qu'à leur début. Deux nouveaux partis politiques ont été créés : un à droite et un à gauche. Je ne sais pas si ça peut servir à grand chose mais au moins on parle d'eux... L'idée serait que ces deux formations assimilent plus ou moins les petits partis en adoptant un mode de scrutin plus favorable à un bi-partisme. Oui mais voilà, les petits partis ne l'entendent pas de cette oreille et maintenant que le gouvernement est tombé, ils vont encore moins être d'accords !!

Qui a dit, c'est pas gagné ??