Encore un billet politique mais c'est promis c'est l'avant dernier de la série ;-) Depuis deux ans, tous les médias en rêvaient et nous l'annonçaient. Hier, ce fut finalement la délivrance avec le débat opposant Ségolène Royal à Nicolas Sarkozy. Je l'ai trouvé très intéressant... mais il est vrai que ma référence était le débat de 1995 entre Jospin et Chirac qui ne m'avait pas passionné. Etait-ce dû à sa qualité médiocre ou à mes 15 ans ? Un peu des deux sûrement ! En ce qui concerne le débat d'hier soir, il a été plein et dans la lignée de la campagne précédente. Beaucoup de thèmes ont été abordés, parfois trop en détails, et certains ont été oubliés (principalement tout ce qui concerne les relations internationales et européennes même s'ils ont été effleurés à la fin). Par contre, les deux journalistes n'ont servi à rien puisqu'ils n'ont pas réussi à imposer le fil conducteur qu'ils avaient préparé. Selon moi, la responsabilité de Ségolène est un peu plus engagée sur ce point là. Au bout du compte, ça semble un peu fouilli même si on sait qu'on a parlé un peu de tout. Cela n'enlève en rien à l'intérêt des propos.

D'autre part, ils sortent à mon sens tous les deux vainqueurs pour leur propre camp. Les indécis auront pu voir qu'ils ont des ressemblances et des idées communes sur certains sujets, mais aussi des divergences importantes sur d'autres et sur les moyens à utiliser. Pour moi, il y a donc match nul. Pouvait-il en être autrement ? Sachant qu'ils étaient très bien préparés tous les deux... Ils ont eu leurs moments forts et leurs erreurs chacun à leur tour. Néanmoins, je donnerais quand même un léger avantage pour Ségolène en terme d'impression générale. L'image négative (genre Bécassine), que les éléphants du PS lui avait collé à la peau lors des primaires, était tenace. Du coup, elle a pu démontrer sa stature de présidentiable face à celui dont tout le monde est sûr qu'il est taillé pour le poste (au niveau de la stature et pas des idées je précise). Elle a été très offensive comme son statut de challenger lui suggérait, à la limite d'être trop aggressive à quelques instants. Nicolas s'est, quant à lui, efforcé de rester calme pour essayer de se décoller l'image de colérique qui lui colle à la peau.

Maintenant, allons voter dimanche et attendons le résultat sereinement. Ce sera de toute façon très serré et cela m'étonnerait que la victoire se joue à plus de 51%. Il n'y a qu'à voir les exemples des dernières élections en Allemagne, aux Etats-Unis ou en Italie qui ont été extrêmement serrées. Ce sera le cas aussi en France. Et je vous le prouve sur la base des résultats du 1er tour. Sègolène a fait un score de 26%, les scores du reste de la Gauche représente 10,5% et on peut considérer qu'elle aura quasiment toutes ces voix, disons qu'on peut ajouter 10%. A cela on doit pouvoir ajouter 40 à 55 % des voix de Bayrou ce qui représente entre 8 et 10 points. A l'inverse Nicolas part avec un score de 31, on peut considérer que 60% des électeurs de l'extrême Droite vont se reporter sur lui ce qui fait environ 7 points. Enfin, on doit pouvoir ajouter 6 à 8 points des voix de Bayrou. Ainsi Ségolène et Nicolas se retrouvent avec un score de 44 à 46 points tous les deux. Cela s'annonce serré mais pas facile non plus pour Sègolène qui doit combler son retard et faire le plein à l'extrême Gauche et au Centre.