Il y a une semaine ou deux le coup d'envoi officiel de la campagne électorale était donné. Cette campagne nous mènera jusqu'aux élections du 9 et 10 avril pour désigner le président du Conseil qui serait l'équivalent d'un super premier ministre en France (étant donné que c'est lui qui est élu au suffrage universel et que le président de la République Italienne a moins d'importance). Cette campagne se résumera principalement à un duel entre la coalition de centre-gauche de Romano Prodi et la coalition de centre-droit de Silvio Berlusconi. Ces deux noms doivent sûrement vous dire quelque chose. C'est normal en 1996 déjà, ils se disputaient le pouvoir. J'ai l'impression que l'Italie partage quelques tares de la vie politique Française: non renouvellement des dirigeants politiques, peu de femmes en politique (en Italie c'est encore pire que la France), cumul des mandats, âge trop avancé de certains (en France, il faudrait peut être leur dire que l'âge de la retraite c'est 65 ans...). Je pense qu'on gagnerait beaucoup en réduisant de 5 à 10 ans l'âge moyen des députés français (qui est acutellement de 58 ans) sans pour cela faire une loi parce qu'il peut toujours y avoir des exceptions (il y a des gens qui peuvent encore faire beaucoup à 70 ans et d'autres qui devraient s'arrêter à 50 ans)!

Enfin bref, revenons aux élections Italiennes... pour ce que j'ai suivi de la campagne, elle n'est pas super intéressante (peut être dû à quelques incompréhensions). Mais il faut dire que les hommes politiques Italiens partagent aussi la tactique de la langue de bois avec la France lors des campagnes électorales: c'est bataille de chiffres et compagnies, petites attaques personnelles et combat de chiffonier (c'est vous qui avez fait ça! Ah oui mais c'est vous qui aviez commencer!!). Donc pas trop intéressant, je trouve. Prodi et Berlusconi ne sont pas les seuls candidats mais les autres sont vraiment minoritaires, d'ailleurs j'en connais que deux autres, je vais me renseigner un peu plus. Peut être que c'est parce qu'il n'y a qu'un seul tour, donc les discussions ont lieu avant. La coalition de centre-gauche va très loin sur la gauche en englobant le parti communiste. Et la coalition centre-droit va aussi assez à droite avec le parti de la fille de Mussolini... Pour l'instant, la coalition de centre-gauche est donnée gagnante dans les sondages... et le principal quotidien italien, le Corriere della Serra, s'est déclaré officiellement favorable à la victoire du centre-gauche dans un éditorial signé par le directeur du journal. Cela m'a un peu interloqué d'apprendre ça, car en France, il ne me semble pas qu'un journal se prononce officiel pour tel ou tel camp. Bon, on sait quand même la couleur politique dominante de chaque journal, mais de là à se prononcer officiellement... je vois pas non. Je me trompe ?

Pour en finir avec les ressemblances entre les partis politiques Français et Italiens, j'ai remarqué que leurs symboles sont souvent proches. En Italie aussi, le PS a pour symbole une main tenant une rose rouge, le PC a le rouge et la faucille, la droite a le drapeau tricolore, et l'extrême droite a la flamme. Est ce aussi le cas dans les autres pays européens ? ça m'intéresserait de savoir.

Hier mardi, il y a eu un débat télévisé entre les deux prétendants que sont MM. Prodi et Berlusconi. Je n'ai pas regardé en totalité mais je peux quand même donner mon avis... peut être plus sur la forme que sur le fond pour des raisons de compréhension. Je connaissais Berlusconi comme étant très à l'aise devant les médias et un pro de la communication. Mais là, il m'a semblé un peu à la peine: il regardait très souvent ses feuilles, il avait donc les yeux baissés, il dessinait des traits sur sa feuille quand il parlait. Au contraire, Prodi regardait les journalistes ou la caméra, et semblait donc plus chaleureux, plus vivant, plus concerné. Par contre, j'ai trouvé Prodi parfois un peu lent dans ses réponses... surtout parce que son adversaire d'un soir avait un débit de parole très élevé. De plus, Berlusconi s'efforçait de défendre son action passée en donnant chiffres sur chiffres et en accusant Prodi de déformer la réalité. Alors que ce dernier parlait de ces projets d'avenir et de ce qu'il allait faire. D'ailleurs tous les commentateurs politiques disent que Berlusconi a perdu ce premier débat sur la forme et sur le fond. Un prochain duel est déjà prévu pour le 3 avril à quelques jours du scrutin, à suivre donc...