En milieu de matinée, nous sommes arrivés à Alice Springs, véritable oasis urbain après avoir passé plusieurs jours dans le désert. La ville reste de taille assez modeste mais c'est appréciable de revoir des rues commerçantes, des supermarchés et des stations services avec de l'essence à un prix raisonnable. On ne va pas non plus y rester une semaine car les choses à y voir et à y faire sont assez limitées.

Sur la route nous conduisant à Alice Springs, nous avons fait une halte à une ferme de chameaux à côté de la Roadhouse de Stuart Well. Il existe plusieurs fermes de ce type qui sont plus une attraction pour les touristes qu'un élevage de chameaux proprement dit. En effet, ce genre de ferme propose des excursions à dos de chameaux pour la journée ou sur quelques jours. Ici, on pouvait faire un tour de 2 minutes dans un enclos... histoire d'y prendre goût peut être. En tout cas, ce sont les premiers chameaux que nous voyons malgré la présence d'un million de leur congénère sur le territoire Australien (dont la plupart sont en liberté). Cela souligne encore plus l'immensité de ce pays dans lequel on peut faire des milliers de kilomètres sans voir un animal de taille et en nombre imposants.

Dans l'après midi, nous sommes allés visiter deux petits "musées" qui sont plus des services proposés aux résidents Australiens : le Royal Flying Doctor Service et la School of the Air. Le Royal Flying Doctor Service est comme son nom l'indique un service de docteur par avion. Vue l'étendue du territoire, une partie de la population vit à des heures ou des jours de transport des grandes villes et donc des soins médicaux. Dans les années 1930, M. Flynn eut l'idée de créer les docteurs volants pour remédier à ce problème. A ce jour, plusieurs bases sont réparties en Australie pour couvrir l'Australie en une heure maximum d'avion. Ces avions, justement, disposent d'un équipement médical digne des salles opératoires les plus modernes pour prodiguer les premiers soins jusqu'à l'hôpital le plus "proche". Mis à part les urgences, ils s'occupent également de consultation à distance par radio UHF (pour déterminer notamment si l'avion doit se déplacer ou non). Pas évident de faire un diagnostique dans voir le patient, mais par exemple les patients disposent d'un petit guide avec une carte du corps humain pour identifier les zones de douleurs.

La School of the Air n'est pas comme son nom l'indique une école de l'air, enfin pas à proprement parlé. On n'y prend pas des leçons de pilotage ou ce genre de choses. Non, il s'agit de leçons qui se propagent dans l'air sur des kilomètres. Un peu sur le même principe que les Flying Doctor, les cours sont dispensés par radio aux enfants des ranchs ou villes isolés. Il s'agit des classes allant jusqu'au collège à peu prêt pour que les enfants restent dans leur famille sans pour autant négliger leur éducation. En général l'éducation repose quand même sur l'un des parents ou d'une fille au pair qui est chargé de suivre leurs leçons, mais pendant une heure par jour, ils ont un cour par radio avec un professeur titulaire. Deux élèves d'une même classe peuvent ainsi vivre à plusieurs centaines de kilomètres l'un de l'autre. Pendant 50 ans, l'école a reposé uniquement sur une radio UHF... pas très pratique pour l'interactivité et montrer des choses aux élèves. Mais en 2001 l'école est entrée dans le 21e siècle en utilisant internet et la vidéoconférence. Les élèves voient maintenant le professeur qui lui voit les icônes des élèves apparaître sur son écran lorsqu'ils veulent intervenir... un peu comme s'ils levaient la main ! A la fin de ce cycle éducatif, les enfants doivent choisir entre aller en pension dans une grande ville ou prendre des cours par correspondance. Ils choisissent souvent la première solution qui leur permettent de se mélanger réellement d'autres adolescents. En général, dans les cycles suivants, on constate que les élèves ayant suivi l'Ecole de l'Air ont des meilleurs résultats que les autres, sûrement parce qu'ils ont appris plus tôt l'indépendance et à résoudre des problèmes quotidiens...

Pour finir la journée, nous avons assisté à un dîner-spectacle Aborigènes. Comme entrée, nous avons eu droit à une soupe de pois et d'oignons. Puis le plat principal était composé de chameau et de kangourou cuits au barbecue accompagnés de pomme terre douce et de différentes salades. Pour terminer, nous nous sommes régalés sur un buffet de desserts composé de gâteau au chocolat, de pavlova, de salade de fruits frais et de crumble aux pommes. C'était très bon ! Entre les plats, nous avons eu droit à une présentation de la culture aborigène et de ces outils et armes. Puis pour couronner le tout, nous avons assisté à un spectacle de danses aborigènes sur un air de Didgeridoo. Laurent a même pu s'essayer à en jouer alors que Juliette a tenté de danser la danse de l'émeu. Nous nous sommes pas trop mal débrouillés même si un manque cruel de pratique s'est ressenti (et c'est normal ;-) Nous avons passé une excellente soirée culturelle !

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