Tout le monde s'accorde là-dessus : trouver un travail à Sydney n'est plus aussi facile qu'il y a quelques années. Tous les jours, les journaux titrent sur les conséquences du "downturn", mot employé en Australie pour définir la crise économique et financière. 93,000 emplois a plein temps ont été perdus durant ces 2 derniers mois et le taux de chômage pourrait atteindre les 10% à la fin de l'année (il est actuellement estimé à 5,7% contre 4,4% avant la crise). Ce n'est donc pas la fête pour Juliette !

Pour un étranger, travailler en Australie, ce n'est pas pareil que travailler en Europe. La première question qu'un potentiel employeur posera, c'est : "Quel type de visa avez-vous actuellement ?". Les citoyens australiens et les résidents permanents peuvent postuler pour tous les postes. Ceux qui entrent avec un visa de touriste ou étudiant ne peuvent pas travailler légalement. Enfin, il existe des visas de travail avec des restrictions, comme avec notre visa vacances-travail : nous pouvons séjourner jusqu'à 12 mois en Australie, mais nous ne pouvons travailler plus de 6 mois avec le même employeur.

Depuis la crise, bien que les offres d'emploi ne manquent pas, le marché de l'emploi a changé. Dans la finance / comptabilité, les offres s'adressent seulement aux personnes senior avec beaucoup d'expérience... en Australie ! Donc Juliette a vite arrêté de chercher par là et s'est tournée vers les jobs en "office support" (assistante, réception, secrétariat). Mais là encore, les employeurs - sans l'avouer - écartent les candidatures des personnes avec un visa vacances-travail. En effet, entre deux candidats aux compétences égales, la personne dont le contrat pourra facilement être renouvelé sera préférée. Et vu le taux de chômage en hausse, il y a de nombreux candidats sur le marché. De plus, le visa vacances-travail a parfois une mauvaise connotation : les employeurs savent que dès que ces jeunes considéreront avoir gagné assez d'argent, ils repartiront sur les routes à la découverte du pays.

Voilà, pour Juliette, le résultat d'un mois de recherche active et à plein temps, c'est 2 entretiens seulement. Le premier entretien était sensé être pour un poste dans la vente et le marketing, mais c'est avéré être de la vente porte à porte ou de la collecte de fonds dans la rue. Sur un simple coup de téléphone, on obtenait un entretien (de groupe) le lendemain, avant même qu'ils aient vu le moindre CV. Le deuxième, c'est pour un stage non rémunéré... Pas étonnant que l'ambiance soit morose du côté des backpackers de Sydney, certains sont d'ailleurs rentrés dans leur pays, faute de pouvoir financer leur voyage.

perth